Expédition roubaisienne samedi dernier : direction Paris, et plus particulièrement la Comédie Française, où mes élèves devaient assister à la représentation de Mystère Bouffe, de Dario Fo.
Malgré la déception suscitée par une représentation qui les (nous) a laissées dubitatives (je sais maintenant qu'elles n'aiment pas la scatologie...), leur comportement a été encore une fois exemplaire.Et comme beaucoup de ces élèves n'étaient jamais allées à Paris, nous leur avons laissé un quartier libre.
Je dois préciser que mes élèves sont pour la plupart de confession musulmane, et très pratiquantes. L'anecdote qui suit n'en est que plus savoureuse.
Après la Comédie, je dépose un groupe aux Halles, pour leur quartier libre.
Lorsque je les retrouve quelques heures plus tard, je les interroge sur ce qu'elles ont fait, pensé de leur visite, etc.
"Alors c'était bien? Qu'est-ce que vous avez vu?
-... Des prostituées!!!"
Les petites demoiselles s'étaient engouffrées sans le savoir dans la rue Saint-Denis... Elles n'ont pas réalisé tout de suite : c'est vrai qu'il faisait très chaud à Paris ce samedi-là... Mais elles ont fini par être surprises de voir tant de femmes en sous-vêtements en train de "tenir les murs"...
Ainsi, grâce à leur prof de français elles ont :
- vu une pièce qui parlait de "merde" et où Jésus se cassait la gueule sur sa croix
Aujourd'hui, j'ai envie de me souvenir de Robert Desnos...
Voici un poème qui m'avait bouleversée à l'adolescence. J'aime particulièrement la 2ème strophe.
J'ai une très grande tendresse pour Robert Desnos, pour son parcours d"homme du peuple autodidacte, pour son entrée en Résistance immédiate et sans concession lui qui était pacifiste, pour son destin tragique : il a tenu jusqu'à la défaite de ce régime nazi qu'il haïssait tant, et il est mort, épuisé, malade du Typhus le 08 juin 1945 dans le Camp de concentration de Theresienstadt après sa libération...
Demain, Robert Desnos, 1942
Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir. Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses, Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir.
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille, Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu, Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore De la splendeur du jour et de tous ses présents. Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.
L'impression d'être plâtrée de fatigue... une gangue intérieure qui me fait tenir debout...
Depuis mon retour des Alpes dimanche vers 05h du matin, j'ai
- travaillé environ 25h entre hier matin et ce soir ; en environ 2 fois 14h non stop.
- fait le décompte des collègues égarés aux 4 coins du monde sous d'invisibles nuages qui leur ont coupé les ailes... collègues qu'il faut remplacer en pleine semaine de bacs blancs et d'évaluation de TOUS les élèves du lycée dans TOUTES les matières (merci mon chef qui a eu l'idée de cette superproduction ; non, en fait j'adore mon chef ; en plus c'est vrai ; mais plutôt pas trop cette semaine)
- adopté hier soir une petite chienne de 2 mois ; 2 mois c'est un bébé (de 7 kg quand même) ; j'avais oublié ce que c'étaient les bébés...
- vu une chaise voler au CDI et s'écraser sur l'écran d'ordinateur derrière lequel je me trouvais (bon, aussi, ma collègue S. a eu tort de faire remarquer à cet élève qu'il n'avait pas le droit de tricher pendant un oral blanc ; franchement, il y a de quoi s'énerver...)
- été invitée (tandis que je contemplais la projection de chaise) à "niquer ma mère".
- entendu de très belles choses sur Flaubert et sur Médée ; entendu aussi des choses très rigolotes : je ne me lasse pas, après toutes ces années, du bêtisier du bac vécu en live. Un jour, je vous en raconterai ; dont le fameux "faux puits en or".
- abusé des , et des ;
- découvert que d'après le Monde du 15 avril, mon lycée "sensible" de Roubaix, celui où les chaises volent mais aussi celui où vos élèves vous offrent des chaussures, était classé pour la valeur ajoutée apportée par le travail de son équipe et ses résultats
Ce soir, premier barbecue de l'année et apéro sur la terrasse. Ce fut bien.
Maintenant, les amis sont partis, la nuit est bien avancée, je papillonne sur Musicme. Et je retrouve cette chanson que j'adore, sans doute l'une de mes préférées. Et vous?
Tonight, the first barbecue of the year and cocktails on the terrace. It was good.
Now, friends are gone, the night is well advanced, I flit on Musicme. And I find this song that I love , probably one of my favorites. And you?
Et comme je serai sur la route dimanche, en direction des Alpes, j'ai envie de choisir ce texte et de le publier en avance (on peut, non?). Car oui, sans conteste, il s'agit bien là d'un texte poétique.
And as I will be on the road Sunday to Alps, I want to choose this text and publish it in advance for "poetic sundays" (can not?). Because yes, undoubtedly, it is indeed a poetic text. (I try to translate, it's quite difficult)
Chrys nous propose jusqu'au 20 avril l'exposition virtuelle de nos murs... Voici donc les miens.
Les murs occupent une grande place dans ma vie et mon quotidien. Est-ce à cause de mon enfance nomade soumise aux incessants déménagements? C'est pour moi un média affectif, presque un espace autobiographique et j'ai besoin de les occuper, voire de les surcharger.
Sur mes murs il y a surtout... mes tableaux. Merci à M. Roseau de supporter mon étalage!
(Et oui, chez moi certains murs sont rouges ; très rouges)
Il y a aussi cette ancienne carte d'école à laquelle je tiens beaucoup, un clin d'œil à mon Vietnam natal.
Des masques pour l'Afrique où j'ai grandi...
Plus généralement, sur mes murs, il y a un peu de tout... tout ce qui peut s'accrocher...
Je découvre cette initiative des associations "Make it Green" et "Arbor Day Foundation" grâce à l'article de Melibu. Le principe est simple : pour chaque blog inscrit, un arbre est planté, qui équilibrera les émissions en CO2 induites par le fonctionnement du blog.
Les arbres seront plantés dans la forêt de Plumas, en Californie, considérablement détruite par les feux de forêt.
The trees are planted in Plumas National Forest in Northern California, seriously
destroyed by wildfires. Pour participer, il suffit d'intégrer le code html du logo dans son blog et d'écrire un billet au sujet de cette opération ; envoyez ensuite par mail le lien de votre billet à CO2-neutral@kaufda.de , et un arbre sera planté.