vendredi 12 mars 2010

Je lis Haruki Murakami, La fin des temps / Hardboiled Wonderland and the End of the World

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Il est quelques auteurs dont chaque livre est une rencontre, rencontre amicale ou amoureuse, c'est selon, qui ajoute à votre vie de nouveaux liens, un passé commun et intime et redessine votre réalité. Murakami bien sûr est de ceux-là, et votre vie et le monde ne sont plus jamais exactement les mêmes après la lecture d'un de ses romans.
Mais bien entendu, il ne s'agit pas d'un bouleversement, d'un raz de marée : de tels mouvements lui correspondraient bien peu. Seulement un léger déphasage des choses, une vibration sourde, un tremblement du réel, l'apparition de brisures dans ce qui vous semblait coïncider, et de coïncidences soudaines entre ce qui vous semblait pourtant jusqu'ici appartenir à des sphères irrémédiablement distinctes. Murakami réinvente le monde et le métamorphose, ce qui est justement la définition du poète.
J'ai commencé La fin des temps ce soir, et une nouvelle rencontre se produit, qui s'annonce aussi belle et troublante que l'ont été par exemple Kafka sur le rivage ou Chroniques de l'oiseau à ressort. Une rencontre pourtant différente, unique à chaque fois.
Lewis Caroll, Borges, le Bradbury de La solitude est un cercueil de verre (un livre adoré) : La Fin des temps se rapproche de ces univers, plus immédiatement étrange que dans ses autres romans.
Je savoure ce moment unique du premier rendez-vous, me précipitant avec délices dans les heures à venir, appréhendant déjà le moment où elles seront achevées.



There are some authors whose every book is a meeting, friendly or romantic, it depends, meeting which adds links to your life, a shared and intimate past, and  redraws your reality.
Murakami of course is one of them, and your life and the world are never exactly the same after reading one of his novels. But naturally, it is not an upheaval or a tidal wave : such movements would correspond him very little. Only a slight phase shift of things, a dull vibration, a tremor of reality
Murakami reinvents the world, he metamorphoses it, which is precisely the definition of a poet.
I began to read Hardboiled Wonderland and the End of the World, and a new meeting is happening, that already seems as disturbing and beautiful as were The Wind-Up Bird Chronicle or Kafka on the Shore, for example. A meeting yet different and unique every time.
Lewis Caroll, Borges, Bradbury in Death Is a Lonely Business (a beloved one) : Hardboiled Wonderland... approximates those universes, more immediately strange than his other novels.
So I'm savoring this unique moment of the first date, rushing with delight in the coming hours, already dreading the moment when they are completed

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